13 Mai 2016

L'A-train

L'A-Train

Configuration de l'A-Train mi 2014 (après lancement OCO-2)
 
(taille vidéo environ 9,4 Mo)

Actualités de la constellation A-Train :

  • le satellite OCO-2 (Orbiting Carbon Observatory-2) a été lancé avec succès le 2 juillet 2014 et a rejoint l'A-Train le 4 août 2014 pour se placer en tête de la constellation précédant ainsi GCOM-W1, Aqua, CALIPSO, CloudSat et Aura.
     
  • Le 18 décembre 2013 Parasol a été définitivement éteint après une série de manœuvre d'abaissement d'orbite (et vidage des ergols) démarrée 20 jours plus tôt. Après quasiment 9 années de bons et loyaux services, c'est-à-dire 6 fois plus que sa durée de vie estimée initialement, la charge utile Parasol avait été stoppée le 11 octobre 2013 en début de journée. Parasol avait quitté officiellement l'orbite "705" de l'A-Train il y a un peu plus de 3 ans tout en maintenant sa mission sur une orbite plus basse.
     
  • Le 17 mai 2012, lancement réussi pour le satellite japonais CGOM-W1 appelé aussi 'SHIZUKU'.
     
  • Le 15 mai 2012, Cloudsat a rejoint à nouveau la constellation A-Train mais avec une mission limitée à la partie jour de l'orbite et une nouvelle position. Maintenant Cloudsat se trouve derrière le satellite CALIPSO et le vol en formation avec CALIPSO n'est plus possible.
     
  • Le 18 avril 2011, le satellite Cloudsat a connu une anomalie batterie et a du quitter la constellation A-Train le 18 juin 2011.
     
  • Le 4 mars 2011, échec du lancement du satellite scientifique GLORY de la NASA en raison d'un problème d'ouverture de la coiffe du lanceur.
     
  • Le 2 décembre 2009 à 12:48 TU, le microsatellite PARASOL a quitté sa position au sein de la constellation et poursuit maintenant sa mission sur une orbite plus basse.
     
  • Le 24 février 2009, échec du lancement du satellite scientifique OCO de la NASA en raison d'un problème d'ouverture de la coiffe du lanceur.

Première mondiale, l'A-Train est une constellation de satellites français-américains-japonais qui volent à quelques minutes d'intervalle sur une orbite héliosynchrone et passent au-dessus de l'équateur à 13:30 locales. Ce rendez-vous spatial est destiné à mettre en œuvre quasi simultanément toutes les techniques d'observation actuellement disponibles pour scruter l'atmosphère terrestre. Autonomes mais complémentaires les unes des autres, les différentes missions de l'A-Train s'intéressent toutes au climat et à l'étude des interactions entre rayonnement, nuages, aérosols et cycle de l'eau. Les regards croisés de leurs instruments apportent à la communauté scientifique une moisson de données sans précédent pour, in fine, tester et améliorer les modèles de prévision numérique aussi bien du temps que de la pollution et du climat.

Ces satellites franchisent l'équateur avec quelques minutes d'écart autour de 13h30, heure locale, d'où le surnom d' "Afternoon constellation" ou "A-Train". Cependant la métaphore ferroviaire n'est pas tout à fait exacte, dans la mesure où ces engins ne se suivent pas en ligne droite tels des wagons. Chaque satellite vole, collecte des données et remplit sa mission indépendamment des autres.

En orbite depuis le 4 mai 2002, AQUA est considéré comme le "leader" de la constellation parce qu'il est le premier à franchir l'équateur chaque jour (à 13h30 heure locale pour les orbites montantes) et chaque nuit (à 1h30 pour les orbites descendantes), mais aussi parce qu'il est le plus gros. Sa mission est centrée sur le cycle de l'eau. Il embarque un radiomètre imageur multispectral (Modis), un radiomètre pour la mesure du bilan radiatif (CERES), un radiomètre micro-ondes (AMSR) et différents sondeurs infrarouges et micro-ondes pour établir des profils de température et d'humidité de l'atmosphère.

Troisième satellite du Système d'Observation de la Terre de la NASA, après AQUA et TERRA, AURA a pour mission d'étudier la qualité de l'air, l'ozone stratosphérique et l'évolution du climat. En orbite depuis le 15 juillet 2004, ce satellite permet aux scientifiques de suivre les phénomènes de transport de pollution intercontinentaux et de remonter aux sources locales et régionales de ces pollutions atmosphériques. L'instrument HIRDLS (High Resolution Dynamics Limb Sounder) étudie la distribution globale des températures et des espèces chimiques dans la stratosphère et la haute troposphère en "scrutant" la couche nuageuse tandis que MLS (Microwave Limb Sounder) s'intéresse à la concentration dans l'atmosphère d'espèces chimiques qui contribuent à la destruction de la couche d'ozone.

CLOUDSAT, en orbite depuis le 28 avril 2006, est une mission consacrée aux nuages menée conjointement par la NASA et l'Agence Spatiale Canadienne. Elle embarque un radar à 94 GHz qui fournit la structure verticale des nuages de glace et des nuages d'eau suffisamment épais.

CALIPSO (Cloud-Aerosol Lidar and Infrared Pathfinder Satellite Observation), lancé le 28 avril 2006 en même temps que Cloudsat sur Delta 2, repose sur une coopération entre la NASA et le CNES, associé au CNRS (Institut Pierre-Simon-Laplace). Ce mini-satellite issu de la filière PROTEUS fournit des profils verticaux de l'atmosphère mesurés par un lidar à rétrodiffusion (à 1060 nanomètres et 532 nm avec mesure de la polarisation). Les distributions verticales des propriétés des aérosols et des nuages fins apportent une information nouvelle et essentielle pour l'étude des interactions nuages-aérosols-rayonnement.

Deuxième microsatellite de la filière Myriade développée par le CNES, PARASOL (Polarisation et Anisotropie des Réflectances au sommet de l'Atmosphère, couplées avec un Satellite d'Observation emportant un Lidar) embarquait à son bord un radiomètre à grand champ POLDER (Polarization and Directionality of the Earth's Reflectances). En orbite depuis le 18 décembre 2004, ce satellite mesurait les caractéristiques directionnelles de polarisation de la lumière réfléchie par les surfaces terrestres, afin d'améliorer notre connaissance des propriétés radiatives et microphysiques des nuages et des aérosols. Grâce à cette technique originale d'observation, les scientifiques pouvaient, par exemple, évaluer plus précisément la part des aérosols d'origine anthropique et des particules d'origine naturelle dans l'atmosphère.

CGOM-W1 (Global Change Observation Mission 1st-Water) appelé aussi SHIZUKU est un satellite japonais en orbite depuis le 17 mai 2012. Placé à l'avant du satellite AQUA, sa mission est centrée sur le cycle de l'eau. Il embarque un radiomètre micro-ondes (AMSR2) avec 6 bandes de fréquence entre 7 GHz et 89 Ghz.

OCO2 (Orbiting Carbon Observatory) est le successeur du satellite OCO de la NASA. Il a pris la tête de la constellation (avant GCOM-W1) depuis son lancement le 2 juillet 2014. OCO2, petit dernier de cette constellation, se penchera sur la concentration en dioxyde de carbone de l'atmosphère afin notamment de comparer les données spatiales aux mesures effectuées au sol dans ce domaine.